Lignées – Sophie Zimmermann

Ava vit dans un monde bâti grâce à la fusion cellulaire définissant des Lignées d’individus aux caractéristiques particulières. Dans cette société où les émotions sont atténuées et les contacts corporels inexistants, un équilibre semble régner entre les êtres humains. Un idéal auquel croit la professeure, jusqu’au jour où un groupe armé fait irruption dans sa classe et la kidnappe. Peu à peu, les révélations s’enchaînent et l’illusion s’estompe. L’utopie n’était qu’une façade ; un projet d’extermination est en marche, et Ava se retrouvera rapidement embarquée dans une bataille pour assurer l’avenir de l’humanité.

+ Tout d’abord, j’ai adoré les descriptions et la plume de l’auteure, qui nous permettaient de plonger au coeur de cet univers atypique et rendaient l’action tellement vivante ! L’histoire passe à une vitesse folle et l’on n’a qu’une envie : découvrir le fin mot de cette aventure, pour enfin relâcher son souffle.

+ D’ailleurs, même si la moitié du livre n’était pas une grande surprise, la fin m’a sidérée et m’a démontré une fois de plus que tout n’est pas toujours ce qu’il semble être, et qu’il ne faut jamais émettre de jugements hâtifs ! Une très belle morale parmi tant d’autres présentes dans ce roman…

+ L’auteure nous fait également réfléchir sur bien d’autres aspects très divers : j’ai surtout retenue la tolérance, qui devrait s’étendre jusqu’au respect des émotions des autres (qu’elles soient éclatantes et démonstratives, comme retenues et cachées) et à l’admiration pour le travail de chacun.

+ Je dois également saluer l’attention qu’elle a porté à toujours rendre compte d’un point de vue et son contraire. Trop souvent, un seul des deux nous est soumis dans un roman, et nous oblige presque à être d’accord et ne pas le questionner. Or ici, le lecteur possède réellement un choix de jugement, et sa réflexion est encouragée. Cette nouvelle civilisation a des défauts comme des qualités, et les deux se valent : lorsque vous refermez ce roman, la défendriez-vous ou non ? Arriveriez-vous seulement à trancher ? Grâce au personnage d’Ava et sa logique imparable, nous avons face aux autres personnages un dialogue constructif qui permet de nous forger notre propre opinion, puisque finalement personne n’a raison ou tort. Une réfléxion qui fait partie de mes préférées est celle portant sur les langues. N’est-ce pas un archaïsme bien compliqué que de parler une multitude de langues sur une seule planète, ou au contraire, n’est-ce pas une richesse culturelle précieuse ?

– Côté négatif, j’ai trouvé l’histoire un peu longue vers le milieu du roman, mais j’imagine nécessaire pour conférer un aspect plus réaliste à l’histoire, et des décodages trop facilement réalisés, un peu à la manière de Deus ex machina… A l’inverse, la fin paraissait extrêmement rapide, j’aurais aimé plus d’explications et de détails sur le dénouement.

+ Cependant, ce désir est un peu rattrapé par l’épilogue, que j’ai trouvé fantastique ! Nous avons en premier lieu une analepse développant le pourquoi du comment (non non, je ne vous dévoilerai rien!), ainsi que des relations touchantes entre certains personnages, puis un développement se déroulant des années après l’action que nous avons suivie tout le long du roman, lui aussi extrêmement beau et triste.

Perso préf : Axel, qui m’a beaucoup fait sourire voire rire, qui est très travailleur mais sait s’amuser. Il est aussi un amoureux à l’écoute et j’aime beaucoup sa relation avec Igor.

En quelques mots : prenant, approfondit, émouvant.

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